2.12.10 : Avatars
Il faudrait que je me multiplie mais je ne sais pas comment faire. Tant de choses à exécuter. Terminer ceci, entreprendre cela. Je me demande bien comment font les gens. Est-ce qu’un téléphone intelligent me faciliterait la tâche ? Parce que moi je n’en ai pas, je fais tout moi-même et l’intelligence, c’est mon cerveau qui essaye de l’avoir. Certes, parfois, souvent, je demande conseil à mes semblables, mais pas à une machine. C’est peut-être là que le bât blesse ?
J’ai le sentiment que nous sommes dans un temps où une personne seule ne peut plus se suffire à elle-même pour mener à bien sa vie. Les choses n’ont pourtant a priori pas trop changées : manger, dormir, travailler, se divertir… C’est déjà pas mal. C’est même une sorte de "petite entreprise" comme le chante Bashung. Mais pourquoi ce sentiment de saturation ? On revient au téléphone intelligent : les informations tombent en temps réel, on a le sentiment que le monde bouge, que le temps est compté, qu’il n’est plus jamais "mort". Le sentiment que tout va vite, et que soi, pas assez.
J’ai l’impression que nous arrivons dans une période où l’être, avec son corps et son cerveau, n’est plus assez performant pour suivre le rythme effréné du monde. D’où ses avatars : le téléphone, le facebook, etc. Nous commençons à muter, nous délaissons notre enveloppe charnelle pour une enveloppe virtuelle, champ des possibles.
Mais que vont devenir nos sentiments du quotidien, du réel ?
Penser à la décroissance, inverser la vapeur. Ilot de résistance. Prendre le train en marche ou rester à quai… Que choisir ?
Mais avec ce froid qui arrive, quand on met le chauffage on se sent mieux non ? C’est bien que notre corps sent encore…