17.6.09 : Escroquerie
Je pense que je viens de me faire avoir.
Je suis dans un café, attablé. Il y a quelques instants un type passe dans la rue, me regarde. Il entre, vient me voir car je suis près de l’entrée. Me dit que sa mère l’envoie, elle habite l’immeuble et doit prendre un taxi pour Montparnasse, c’est urgent, il lui manque exactement 8,3 euros pour la course. Si je suis là dans une demi-heure il vient me les rendre. Il parle vite, il a l’air un peu paniqué.
Alors comme un idiot je lui donne. Tout en cherchant l’argent dans mon sac, j’ai le sentiment que je me fais avoir, je me dis que je n’ai aucune garantie de récupérer cette somme, ce type je ne l’ai jamais vu, son histoire je ne l’ai même pas comprise… je suis comme téléguidé par l’ardeur qu’il a mise à me la raconter, je me rattache aux détails qui ne peuvent pas avoir été inventés, et puis mon humanité me dit qu’il y a urgence et qu’une femme a peut-être besoin de moi.
J’ai même l’appoint, huit euros… trente centimes… il me remercie, m’assure que vers 12 h 30, dans trente-cinq minutes, il sera de retour pour me les rembourser.
Depuis tout à l’heure, dès que quelqu’un passe dans la rue, mon cœur s’emballe, mais ce n’est jamais lui.
Il est 13 h 08, je crois que je vais payer mon café et partir.
Mon rire de moi-même est mitigé.