2.2.09 : Lautréamont fait toujours sensation
Événement très à propos lors de la pièce "Dieu comme patient" de Matthias Langhoff d’après "Les Chants de Maldoror" de Lautréamont, vue la semaine dernière. Le spectacle a cours depuis une heure environ, une heure d’images cauchemardesques, surtout dîtes.
Sur scène un homme prend son bain dans une eau croupie dans l’antre de la terre, la femme qui le rase le coupe. Des oiseaux macabres volent en surimpression des acteurs, projetés sur un écran transparent. Une prostituée est dans le trou d’une tombe, nue contre le fossoyeur, bientôt il la prendra contre le mât d'un navire en train de sombrer…
Quand un mouvement se fait sentir dans le public, sur la droite, légèrement au-dessus de moi. Puis une agitation sourde, quelques murmures horrifiés… un spectateur avait vomi, un long jet qui avait touché plusieurs personnes. Il était commotionné, ne pouvait pas bouger. Certains ont appelé les gens du théâtre, qui l’ont aidé à sortir.
Cet homme était-il déjà malade ou le malaise l’a pris à cause des mots de Lautréamont ?
J’avais déjà assisté à ça mais c’était au cinéma, devant "Taxi", une scène de poursuite, ce qui est plus compréhensible. Mais non, le malaise psychologique a aussi sa raison d’être.
Je me suis dit que peut-être Langhoff vomissait sur le public chaque soir, pour donner du relief à sa mise en scène, au demeurant très bonne.