3.10.09 : Nuit Blanche
Rassemblement populaire. La Nuit Blanche. De l’art un peu partout dans la rue. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vraiment faite. Je suis resté dans le quartier du Marais et de Châtelet. Les quais de l’île Saint-Louis et le Pont Louis-Philippe recouverts de photos géantes de l’artiste JR, un film du même artiste dans la cour de la Mairie du quatrième arrondissement, des installations sonores et visuelles sur le Pont Saint-Louis (Balestra Berlin et We Love Art), une projection de vidéo à la bibliothèque Forney (Edwige Van Houtte), au musée de la Chasse et de la Nature (Guillaume Baychelier)… et du monde qui vient voir. Des anonymes, comme moi. L’ambiance était calme, détendue, bon enfant. Sans me faire le chantre de la "médiation culturelle", je pense que c’est une rencontre réelle entre l’art dit "plastique" et une population en tous genres.
L’Église Saint-Eustache était ouverte aux quatre vents, avec la projection d’un film sur une musique somptueuse (Mark Wallinger), beaucoup de personnes à l’intérieur. C’était un beau moment. Un prêtre était près de l’accueil, visiblement ému par toute cette foule, de le voir ainsi j’étais également ému… Il y avait comme une communion…
Juste avant cela, on est passé à la Fnac qui hébergeait une installation vidéo (Miguel Chevalier), au rayon télé du magasin : tous les téléviseurs étaient branchés sur le même mode, ils diffusaient de manière déformée les mouvements des spectateurs se déplaçant devant. Que cette enseigne joue à ce point le jeu (jusqu’à minuit), ça fait "plaisir". Et même le Monoprix du Forum a accueilli des sculptures en rapport à la nourriture (Gilles Stassart) !
Nous sommes aussi passé au Forum des Images où se produisaient des conteurs qui racontaient l’histoire d’un film devant un écran blanc. Malheureusement nous n’étions pas dans les temps pour assister à une session entière. Mais dans cette attente, l’équipe du Forum avait organisé un jeu : un guitariste jouait des airs de films et la personne du public qui trouvait gagnait une entrée. C’était très convivial et le public était très réceptif. À chaque fois, l’animateur demandait au vainqueur de raconter l’histoire et un souvenir marquant du film, et de voir cette personne s’exprimer, sur un film qu’on a vu, ou pas, finalement ça la faisait sortir d’un certain anonymat. Je découvrais sa voix, sa gestuelle, sa pensée… et que tous ces inconnus de tous les jours soient ainsi réunis dans un même espace – agréable – , le sourire en coin, donnait quelque chose de très humain, c’était comme une sorte de révélation, "en fait tous ces gens à qui je n’adresse jamais la parole, ils sont comme moi".
Bref, en deux mots, cette Nuit Blanche, outre une bonne programmation, aura en quelque sorte fait se rencontrer le monde, et je l’en remercie.