15.1.16 : Bowie
Nuits d’hiver adolescentes. Jours solitaires sans école en raison des grandes grèves qui mobilisent le pays. Fumigènes roses place de la République. Après-midi dans ma chambre refaite à la lumière blafarde de ce ciel blanc. Le soir les choses y tournent au doré, la lampe du bureau tranche la pièce en clair obscur et dépose un peu de lumière sur la surface de tout. Période de coeur neuf, de coeur battant, de coeur ouvert sur la vie et ses mystères (j’allais écrire mysères).
Dans cette alcôve une musique nouvelle aussi. Mon père avait acheté “Outside” de David Bowie. L’étrangeté de cette histoire, que je prenais plaisir à traduire, et de ces sons se synchronisait à cette vie qui m’assiégeait. Le questionnement sur l’art, les mélancolies douces, les morceaux violents… Un titre qui apparaissait dans le film “Seven” dont l'esthétique fin de siècle m'avait fait un choc esthétique.
Après ses heures de gloire Bowie m’accompagnait, à presque 50 ans, avec quelque chose de plus confidentiel et je m’y suis intimement retrouvé.
Bowie ne peut être réellement mort car il était oui quelque chose comme un dieu avec de supers pouvoirs. Qui juste après avoir réalisé sa dernière oeuvre pour l’humanité, aura quitté l’Olympe avec ses raisons, qu’on pleure mais qu’on accepte.