7.6.14 : Transistor
L’ouvrier russe, au ventre replet, à l’odeur de tabac, aux yeux injectés de vodka, au tatouage sur la main à cheval sur l’avant-bras, au français hâché, incompréhensible mais tellement confiant, écoute avec son cœur d’artichaut et son travail de lavette Chante France. L’attachement à la bonne vieille culture francoise pour ce russkoff fraîchement arrivé. Johnny, Julien Clerc, Starmania et tout le répertoire à tue-tête, son petit plaisir du quotidien quand il va et vient du pinceau, de la truelle et tout ça. Un répertoire qu’il finit par connaître par cœur, peut-être son français s’améliore-t-il, peut-être est-ce le but. Peut-être finit-il par connaître mieux que quiconque ces balades, ces balades des gens heureux, mieux que le parisien snob qui ne voit en elles que désuétudes parce qu’elles ne sont pas sur Sing USA. Oleg a le cœur tendre presque autant que son estomac est gros.