25.3.09 : David Byrne à l'Olympia
David Byrne à l’Olympia ce soir. C’était un excellent concert.
Peu après 20 h la lumière baisse, David Byrne entre en scène en même temps que ses musiciens. Il parle un certain temps, je n’ai pas vraiment écouté, occupé que j’étais à changer de place pour me rapprocher car la salle n’était pas pleine. Devant cette simplicité et l’espace vacant, un sentiment d’intimité s’installe.
Il est tout en blanc : cheveux, costume, chaussures, guitare. Son groupe aussi est habillé ainsi.
Avec une certaine désinvolture, dans laquelle j’étais aussi car le dernier album "Everything that happens will happen today" ne m’avait pas vraiment plu, le spectacle commence. Et sans surprise, je suis entré dedans très vite. Les chansons du dernier album me plaisent ainsi chantées en public, elles prennent de l’envergure. Les reprises des Talking Heads m’émeuvent tant j’aime ces chansons.
Des danseurs contemporains interviennent sur quelques morceaux, ils sont trois, en blanc eux aussi. Des mouvements esquissés, faits à demi, c’est original pour un concert de "rock" et je trouve ça beau. Il y a par exemple une chanson où tout le monde est assis, musiciens et choristes sur l’estrade des percussions, David Byrne et les danseurs sur des sièges à roulette de bureau, au devant de la scène, ils semblent tous s’ennuyer, tournent lentement sur eux-mêmes, tentent de se lever, sans succès.
Il reprend un morceau de son album "My Life in the bush of ghosts", première fois que je l’entends joué live, c’est le genre de disque qu’on pourrait croire infaisable en concert tant il est complexe, fait de samples et de multiples sons, le résultat est saisissant. Alternance de reprises des Talking Heads et des nouvelles chansons, auxquelles décidément j’accroche. Mise en scène harmonieuse, éclairage pointu qui alterne entre les différents membres du groupe en fonction de leur jeu, tout ça donne une impression de fluidité, de légèreté, en plus des danseurs. La fluidité… ça semble être le maître-mot de ce soir, comme souvent dans les concerts de David Byrne, on a l’impression que tout est simple et détendu (revoir le concert filmé par Jonathan Demme "Stop Making Sense"). L’homme en blanc est toujours aussi élastique et comique, élégant, le lin de son pantalon suit tous ses mouvements... et avec ça une musique exigeante, carrée et pourtant bancale, c’est tout le charme.
Quatre rappels, la salle applaudit à tout rompre.
1 h 30 plus tard, après avoir dîné, je passe devant l’Olympia côté "entrée des artistes", en vélo, il y a un petit groupe où je reconnais le percussionniste, Mauro Refosco. On se regarde, j’hésite à lancer un "congratulations" mais ne le fais pas, par timidité. C’est dommage peut-être, c’est toujours agréable d’entendre ce genre de chose. Je regrette un peu. Je suis comme ça. Si vous me lisez, cher groupe : "congratulations !".
J’ai été ému de retrouver une telle musique qui n’est pas à la mode, qui appartient au passé puisqu’elle a beaucoup marché à un moment, c’était une émotion nostalgique dans le moderne, un plaisir moderne de se dire que cette "vieille" chanson me fait vibrer et qu’elle est d’une certaine manière atemporelle. On peut échapper à la mode, de l’éphémère passer à l’éternel.