17.12.09 : Froid
J’ouvre les yeux, c’est silencieux autour. Étrangement, après coup. Je me lève et voit toute cette neige qui calfeutre le bruit.
Peu habitué finalement à ce qu’elle tombe sur la capitale je pars de chez moi à vélo et me dis que ce n’est pas une petite neige qui va m’arrêter… Pourtant elle me ralentit sérieusement, elle tient au sol.
J’ai le sentiment d’être dans un film qui se déroulerait à Paris au XIXème siècle, avec des scènes de rues qui montreraient la pauvreté, la rudesse des choses. Les flocons tombent, épais, et des silhouettes avancent lentement au travers, engourdies.
À un feu rouge, j’entends deux lycéennes parler au sujet de la neige, une d’elle trouve que c’est "horrible". Moi je trouve ça plutôt beau. Au même moment je vois un sans abri adossé au mur, peu vêtu, l’air hagard, et je me dis que lui doit encore en penser autre chose…
À l’exposition du peintre Fernand Pelez, actuellement au Petit Palais, des clichés photographiques de la fin du XIXème siècle montrent des clochards. Pour eux, les temps n’ont pas changés, soupes populaires, mendicité enfantine… il y a eu tant de progrès en tout ce temps, progrès social inclus. Mais quand on voit un vieil homme vivre dans une cabine téléphonique sur les boulevards maréchaux, que peut-on se dire d’autre ?