11.2.10 : Traînée d'injures, poudre blanche
J’ai bien cru que je n’y arriverai jamais, chez moi. Glacé par le froid.
À l’atelier après un dîner avec Maylis.
À l’atelier tard déjà, par ce temps de neige, pour terminer un travail à rendre. Le temps immatériel s’écoule. Je termine à plus de 2 heures. Plus de métro, plus rien que le vent et le froid. Ça veut dire vélo, vélo avec mon travail sous le bras, sous cadre donc fragile, vélo + cadre = affaire délicate. Mon vrai vélo est resté autre part alors ça veut dire Vélib, ça signifie cinq minutes pour sortir un ticket d’inscription, trouver un Vélib qui marche, ce sera le n° 13 pour moi.
Et je pars comme une locomotive, je veux dire pour la vapeur. Et j’insulte les choses car il fait vraiment froid. Dès que je ressens le couteau du vent je balance un mot bien senti. Mon chemin sera donc une traînée d’injures.
Et surtout ne pas faire cogner le cadre au chambranle du vélo, attention inappropriée en ce moment glacial. J’avance doucement, aussi pour éviter le verglas.
Une prostituée d’origine russe attend à l’arrêt de bus boulevard Ney, je me dis un instant qu’elle est habituée à ces températures, et je me dis ensuite qu’il faut quand même être courageux pour faire ce boulot, ne serait-ce que pour la météo.
Puis les stations Vélib sont pleines, bien sûr personne d’autre que moi n’en prend dans ces conditions, 3 stations pleines, 3 heures du matin, 300 insultes. La 4ème sera la bonne, juste un emplacement libre, pour moi.
Reste ensuite à marcher jusqu’à mon appartement, c’est tout aussi chiant. Mais j’ai fini par y arriver.