16.1.07 : Le Champ des possibles
Je suis en train de faire une série de dessins. Le traitement est très réaliste, je m’aide beaucoup de photos. Le rendu n’est pas définitif car je passe ensuite mon dessin à la retouche numérique pour travailler la luminosité, les couleurs, le contraste, etc. C’est probant comme l’informatique est devenu une partie intégrante de mon activité. Je compose avec la perspective que ce que je fais n’est pas définitif et ça change tout. Pour de nombreux dessins, je les laisse inachevés à des endroits, sachant que l’informatique sera plus efficace que mon trait. Idem pour les couleurs, je ne cherche plus "la" bonne craie, je sais que je peux me permettre d’avoir une couleur un peu différente que ce que je voudrais car je pourrai la récupérer plus tard.
Cet inachèvement est même assez excitant car on ne voit qu’à la toute fin le résultat. C’est très proche de la même surprise que quand on prenait des photos à l’argentique : on savait ce qu’on avait pris mais on ne savait malgré tout pas ce que ça donnerait tant qu’on avait pas vu la photo sortie du labo. On a beau appréhender le moindre recoin du dessin, l’informatique nous laisse une part d’inconnu.