4.5.09 : Mémorable
Le monde est petit.
Je croise cette fille rue d’Amsterdam, je la vois quasiment tous les jours dans un autre quartier, où je suis souvent.
Cette autre femme, qui visite comme moi l’exposition Dufy, je suis habitué à la voir dans le 18ème arrondissement et la reconnaît à cause de sa maigreur maladive.
Je parle de Lisbonne à Anne qui y a vécu, elle me dit qu’elle a croisé quelqu’un là-bas frappé d’éléphantiasis, c’est-à-dire qu’il a le visage (et le corps je suppose) déformé. Je me souviens effectivement l’avoir rencontré là-bas, en face de la gare, et avoir cru halluciner, un visage totalement lisse, sans détails, presque sans yeux ni bouche…
D’après ces observations, on se croiserait et re-croiserait souvent dans une grande ville, on ne le remarque que quand on est habitué à la personne ou lorsqu’elle sort du commun. Cela veut-il dire que la plupart d’entre nous est "commun" ? On peut repasser à nos côtés et ne pas nous remarquer. Parce que rien n’est remarquable ? Nous pouvons tous concourir au prix de beauté cachée…
Être hors norme pour marquer le coup.
On peut le subir, on peut aussi le créer, on s’habille différemment ou on se couvre le visage de piercings.
Avec tous ces gens "exceptionnels", et un peu de chance, le monde est petit.