Blog illustré - 16.12.10 : My Tailor is Rich

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16.12.10 : My Tailor is rich

Naissance autour de moi. Cadeau de naissance alors. Un magasin de vêtements pour enfants, célèbre. Mignon, pas très cher, je regarde l’étiquette : "made in China". Je sors, me dis que si c’est comme ça, je me rabats sur un livre, qu’au moins je n’aurai pas de problèmes éthiques.

Eh bien non, un livre pour bébé c’est pareil, sur la trentaine que j’ai regardé un seul est fabriqué en Italie, tous les autres en Chine ou en Malaisie. Parce qu’ils ont du tissu intégré souvent, ils sont complexes ou ils sont faits en carton épais… Les artisans français doivent être chers pour ce genre de fabrication. Toutes les marques y passent.

Je trouve qu’il y a comme une schizophrénie. D’un côté on a des histoires pour enfants qui se veulent intelligentes, didactiques, citoyennes, pour rendre bébé plus humain. De l’autre on a une fabrication a priori douteuse avec – peut-être – des enfants pas beaucoup plus âgés que le nouveau-né qui empaquettent le livre ou appuient sur les boutons de la rotative… Je ne sais pas, ça me glace.

Et tout est pareil. Si ça continue je vais me retrouver à poil, tout vêtement que je vois est fabriqué dans ce type d’endroit où les droits de l’homme ne sont pas une priorité, en tous cas où les mœurs ne correspondent pas nécessairement aux critères de dignité occidentaux. Sinon il faut raquer. La bonne conscience, la conscience éthique ça se paye cher.

Et puis, que vont devenir les fabricants français et européens (pour ce qu’il en reste) ?

Nœud compliqué bien serré.

Je repasse devant l’Opéra, et comme depuis quelque temps les annonceurs s’affichent en très grand sur la façade, j’ai pu voir cette pub pour H&M avec Lou Doillon et un beau ténébreux. Il regarde vers le bas, elle a les yeux fermés d’amour. Esprit un peu trash. Rock’n roll !

H&M s’est fait épinglé l’été dernier pour avoir passé commande dans une usine indienne faisant travailler des enfants, et ce malgré sa charte d’éthique - au demeurant pas très nette sur ce point… Alors, fiers les amoureux de représenter la marque ?

Pour accompagner mes propos quelque peu décousus, voici une chanson de Damien Saez, "Ma petite couturière", qui figurera sur son prochain album.