17.3.11 : Paris - Tokyo
Une matinée un peu triste comme il en existe parfois à Paris. Pas une tristesse de plomb, une tristesse douce-amère mêlée de crainte nucléaire.
Le ciel est tout de même bien blanc-gris, la température basse. Avant-hier et hier le printemps était là mais il est déjà parti.
Le Japon vit une catastrophe, ça préoccupe de voir la destruction du pays et la contamination atomique. Mais nous pourrions aussi nous attrister devant les insurgés libyens, eux aussi détruits… Il y a au Japon quelque chose de l’ordre de la fatalité, en Libye c’est une guerre humaine, qui appelle moins la compassion, confrontée au silence inhumain des autorités internationales. Deux chaos.
Donc, avec ceci en tête, je passe dans ce café, beau, parisien, aux bibelots centenaires. La lumière est sombre bien que le ciel dégagé au-dessus de la Seine soit près. Sur le zinc est posé Libération avec cette japonaise qui prie. Et à la radio passe un air agréable de bossa nova, nous sommes sur Fip, radio typiquement parisienne. Ambiance feutrée versus monde qui crie.
Bientôt la bossa nova s’arrête et l’on entend la voix féminine de la présentatrice prononcer “la centrale de Fukushima…”.
Je sors sur cette petite place grise, il fait doux, le vert des arbres ressort particulièrement, l’église à gauche est belle, les boutiques viennent d’ouvrir, la journée commence… Le nuage se diluera-t-il avant de survoler cette jolie ville ?