25.3.11 : Déraillage
Je prends un VCub en sortant de chez Maylis, à Bordeaux, ces vélos en libre-service. Et à longer les rues comme ça, des petites rues pas commerçantes, à filer droit sur les quais pour rejoindre Pascale, je me sens un peu habitant de la ville. Sentiment du touriste qui n'en est pas et voit dans ces instants des signes d'un “partout chez soi”. Relent d'un lointain passé colonisateur peut-être, mais aussi le sentiment d'échapper un peu à soi-même, à son lieu de vie, à sa fonction, à son carcan. L'entrevue d'un ailleurs possible.
Le vélo ce n'est pas comme marcher. Du moins le vélo que je faisais : rapide, libérateur, j'effleurais et surplombais les choses. Et puis je reliais un point à un autre, j'avais un but.
Bref ce trajet de dix minutes m'a fait du bien, les quais de la Garonne sont agréables, aérés, ça pourrait être le bord de mer étant donné la largeur du fleuve et de la promenade. On n'est pas si loin de la Promenade des Anglais, d'ailleurs toute une partie de ces quais, là où j'allais, a été sous domination anglaise il y a quelques siècles. Et la nuit tombait et le printemps se sentait, même le flic qui m'a engueulé pour avoir bloqué le passage d'un bus à un feu, n'a pas fait retomber ce moment de plaisir personnel.