14.8.10 : Pas strike
Je vais au cinéma, seul. Dans une grande salle. La séance n'est pas encore commencée. Je vois les gens s'installer.
Beaucoup sont seuls aussi, ils s 'assoient à plusieurs sièges d'écart les uns des autres.
C'est le plein milieu du mois d'août, la capitale est vidée, la solitude prend une tournure plus concrète, elle n'est plus que morale mais devient physique.
Toutes ces âmes individuelles éparses qui vont malgré tout communier. Communier ensemble devant un écran. Au moins un point commun.
Comment se fait-il, au fond, que les gens se tournent vers une image et s'ignorent, eux, entre eux ? C'est le jeu. Le propre de l'humanité, de se chercher et de se fuir.
Le cinéma permet certes de s'évader, mais combien rêveraient plutôt de s'évader vers l'autre ?
Une certaine peur rafle tout et réduit la volonté à s'effacer.