© Pablo Picasso, "L'Acteur"
1.2.10 : Picasso est vivant
La semaine dernière, au Metropolitan Museum de New York, une femme a perdu l’équilibre devant une toile de Picasso et l’a éventrée sur 15 cm.
Je pense au destin de cette œuvre, "L’Acteur", peinte en 1904, pièce maîtresse de sa période rose, estimée à 130 millions de dollars… Si l’on croit à une sorte de prédestination, cette plaie infligée 106 ans plus tard par une chute inopinée, est surprenante. On a d’un côté la sublimation artistique et de l’autre le bêtement humain… Effet de relation ? Vapeurs devant le motif, le talent de l’auteur ? Du terre à terre pour un artiste aux cimes.
Mais dans les cimes il doit rester, le tableau va subir une intervention chirurgicale, pour qu’on ne voie rien de la blessure. C’est un musée, un mausolée. Les tableaux doivent rester éternels, immuables, un peu de vie accidentelle est mal venue.
Cet acteur se tourne, comme s’il regardait cette femme s’écraser à ses pieds… Tout était prévu.
Et je vous laisse juge de cette autre anecdote picassienne qui date de 2006 : le gérant d’un casino de Las Vegas avait enfoncé son coude dans "Le Rêve", peint en 1932, qu’il s’apprêtait à vendre pour 40 millions de dollars…