20.1.10 : Le Surréalisme prend des vacances
Il y a eu la fameuse phrase de Lautréamont "beau comme la rencontre d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection", symbole de l’esthétique surréaliste.
Ce matin je suis tombé sur une voiture qui portait cette fameuse balle de tennis percée qui recouvre le crochet pour la remorque… Si vous avez passé des vacances à la campagne, à la mer, vous voyez ce dont je veux parler. Ces balles de tennis complètement décolorées à force de pluie, gaz d’échappement, années…
Ce capuchon poilu sur cette excroissance de métal, le tout sur une voiture, je trouve que ça participe du même ressort que le parapluie et la machine à coudre : incongru. Les vacances organisées ont toutes quelque chose de Man Ray, Magritte et consorts…
Imaginons maintenant la genèse de cette rencontre, imaginez cette usine Renault, Peugeot, Nissan ou Toyota… Ce crochet tenu par un bras mécanique, assemblé au squelette de la voiture…
Et cette balle de tennis qui sort de l’usine Dunlop. Testée, elle rebondit bien, c’est bon, en tube, dans le commerce, Go Sport, etc…
Cette famille l’achète, pour jouer l’été. Et puis un matin, cette paire de ciseaux dans les mains, le père se dirige vers la caisse où se trouvent les balles, il y en a trois, il en prend une, au hasard, elle est en sueur, comprend ce qui va arriver… La pointe du couteau la transperce, elle crie… La suite vous la connaissez.
Routes et garages sont jonchés de ces trophées barbares, têtes jaunies plantées sur pieux, comme un cimetière ambulant surréaliste.