31.3.10 : Salon du Livre, encore et toujours
Tous ces gens qui s’ignorent.
Écrivains en dédicace en mal de lecteurs.
Écrivains en dédicace avec une file d’attente d’une heure de lecteurs.
Éditeurs qui publient les écrivains qu’ils connaissent.
Stands fourmillants.
Public fourmillant.
Livres au bois dormant.
Le discours d’un libraire peut-il susciter le désir de lecture ? Réveiller l’ouvrage ? Rien n’est moins sûr…
J’ai l’impression que ce n’est pas le Salon du Livre mais le Salon du Rendez-vous raté. Tout le monde est là, tous les livres sont là, certainement la plus grande librairie de France durant quelques jours, tous les possibles. Et pourtant tout reste fermé, le livre, les gens. Pas de place pour l’imprévu.
Il y a tout de même de beaux livres, de belles collections, bravo à beaucoup, malgré tout.
Et je m’aperçois que ce qui me happe, au fond, ce sont les visages, les figures de tous ces gens… Quoi de plus expressif qu’un visage ? Alors quand je marche dans ces allées bondées, c’est ça qui me bouleverse. Et je me dis que là vie est là. Mais tout le monde s’en fout, car ce n’est pas le propos.
Fasciné donc par ces pommettes, ces jambes, cette voix, ce "je suis né et je fais ça de ma vie". Le corps est l’incarnation de ce grand mystère.
Et le livre, oui, peut être la clé de voûte de cette interrogation.
Le salon du livre, et pourquoi pas sa chambre à coucher, aussi ?