7.3.15 : Maintenant
En bas de chez moi, sous le pont de l’ancien PC, il y a quelques bribes d’affiche “Je suis Charlie” encore collées, seulement deux angles où on devine la première et dernière lettre. Elle a été arrachée dans les jours qui ont suivi son apparition, même dans Paris tout le monde n’est pas Charlie.
Passant relativement inaperçus, je m’imagine ces vestiges d’affiche encore là dans un siècle, comme l’inscription “Nixon rentrez chez vous” que j’avais réussi à voir sur le pont du périf Porte de Clichy.
Par la fenêtre je vois un ciel couchant superbe. Roses, violets, jaunes, bleus… en belles lignes irrégulières. C’est superbe à pleurer et je me dis que ça vaut un long tour dans les musées.
Le temps de repasser mon pantalon pour être présentable au cours d’un dîner, le ciel a perdu de son éclat, les couleurs sont ternes. Rien à voir avec la beauté d’il y a quelques instants.
Descendant acheter une bouteille pour ma soirée je repasse sous le pont : les angles de l’affiche sont sur le trottoir.
Rien ne tient.