20.9.13 : Mauvaise troupe
Coincés dans les bouchons. Du soleil, une impression de grand retour de vacances. C'est un peu ça : on revient de Villacoublay, sur les lieux de l'examen du permis de conduire.
Là-bas, petit rond-point fleuri, petites rues avec ralentisseurs, grande clôture militaire, grandes maisons cossues sur les côtés que tu n'as pas le temps de regarder. Bled à colombages à deux pas de Paris, où les panneaux “attention traversée d'animaux sauvages” sont en centre ville.
Un troquet où tu as un plat du jour à 10 euros. Là à table avec ton professeur de conduite et tes collègues élèves. Tu n'en as choisi aucun. Conversations à bâtons rompus sur ci et ça. Tête à tête avec de parfaits inconnus.
Coincés dans les bouchons donc, à une porte de Paris, après une journée au vert et au volant, sous le soleil avec cette nostalgie de fin de vacances.
Et l'enseignant, bientôt retraité, qui te dis que le permis coûte trop cher en France et que les enseignants sont payés une misère, qu'on y trouve que Noirs et Arabes (il est Maghrébin) car les “Gaulois de souche ne veulent plus de ce boulot”. Photographe industriel avant, il confesse que c'est pas terrible ce qu'il a aujourd'hui.
C'est pas terrible et il est là, à tes côtés, le pied au-dessus des double pédales prêt à agir, à se tenir le crâne chauve, dans la voiture à l'arrêt.
Deux ou trois blagues et la vie reprend, il n'a pas le destin dont il aurait rêvé mais il rigole quand même.
Et le feu passe au vert mais les voitures n'avancent pas.