14.7.13 : La Fleur au fusil
Musique militaire sur les champs de bataille élyséens. Voiture présidentielle. Défilé des corps de nos armées, une multitude de gens rasés qui vivent parfois très loin. Les chevaux, les blindés, les avions. Tout ça sous le soleil devant les badauds, et dans les télés aussi devant les télé-badauds.
Mais en ce dimanche matin militaire certains dorment paisiblement.
Des cheveux frisés écrasés contre un coussin avec l’épaule tachetée de rousseur…
Moi je m’effraie quand je vois ces Rafales, ces Falcons, ces cargos volant, toutes ces armes de haute voltige, avec leur traînée bleu blanc rouge survoler notre immeuble dans un cri assourdissant. Toutes les minutes un nouveau tir groupé. On est pile dans l’axe.
Mon amour a besoin de sommeil. Je ne veux pas qu’elle soit réveillée par un soldat aux yeux d’aigle, pas que les batteries militaires lui tapent sur le système, que la puissance de feu balaye la douceur de cette matinée.
Impuissant, je regarde par la fenêtre les passages de la force de frappe nationale, en espérant que la régularité de la cadence la berce un peu.
Le petit déjeuner est prêt.