6.5.07 : Bulletin météo, 2
Sarkozy a été élu à 53 %. Feu de joie place de la Concorde, pique-nique au champagne. Non loin de là au siège des Socialistes, des pleurs mais pas une grande surprise. Ségolène Royal met 20 minutes pour faire quelques mètres, au travers de la foule.
Drôle d’ambiance. Sarkozy rejoint la Concorde en voiture. Pas un sourire, il a l’air droit, humble. Sa voiture est escortée par une horde de policiers et de journalistes. Il passe à côté de la rue de Solferino, hué par les militants de Royal.
L’air est moite. Hors des hauts lieux de victoire et de défaite, les rues sont calmes et quasi-désertes. Boulevard Saint Germain des enfants de six/huit ans, habillés en bleu, font la fête sur le balcon et crient "Vive Sarkozy !", la bonne vient les chercher en les rouspétant.
Avec Pascale et Clément, on va en vélo jusqu’à la Bastille, traverse huit remparts de CRS. Sur la place un petit rassemblement de la gauche. Il ne se passe rien. À un moment une offensive. Tir de bombes lacrymogènes des forces de l’ordre. On prend un verre boulevard Henri IV, au loin vue sur la place qui est annoncée "chaude" par les médias. Nous on n’entend rien. On parle de l’engagement politique.
Vers une heure du matin on quitte Clément. On rentre, Pascale est sur le porte bagage. Beaucoup de monde tout le long de la rue Saint Antoine et Rivoli : on se serait cru un 14 juillet, les gens ont l’air plutôt détendus et heureux.
À Châtelet on croise un kiosque avec la une du Point : portrait noir et blanc de Sarkozy à la Studio Harcourt titré "Le Président".
Arrivés chez moi on allume la télé, c’est la fin des émissions sur l’élection, nous avons le temps de voir quelques visages politiques et d’entendre quelques commentaires. On mange nos pâtes en écoutant. Quand nous nous parlons nous avons un fond de tristesse dans les yeux.
Il faisait un peu plus frais depuis deux ou trois jours, ce dimanche soir va marquer une baisse des températures et un temps plus gris avec du vent et de la pluie.