10.6.10 : Grignotage
Désolé de plomber un peu l'ambiance avec ces derniers textes, mais je suis d'humeur à continuer.
Vlà t'y pas que je passe devant l'opéra et qu'est-ce que je vois ? Une bâche qui recouvre le bâtiment à cause de travaux, créée par Nike. Des visages de sportifs sur 50 m de hauteur, et en prime un écran vertical qui diffuse des messages d'encouragements pour la coupe du monde.
Sur l'opéra Garnier, si si.
Bon, je n'ai rien contre le sport, je fais du vélo. Mais quand même. Je n'ai rien contre les mélanges, sport et opéra pourquoi pas, bien sûr. J'ai bien représenté une athlète sur ma carte de voeux de cette année. Mais quand même. Là c'est plus du sport, c'est juste la com' d'une multinationale, sur l'opéra de Paris.
Les Italiens ont précédé la France, à Venise en septembre dernier (et j'ai appris qu'on pouvais toujours le voir) une grande bâche Bulgari entourait le pont des soupirs, si on peut parler d'entourer, surplomber serait plus juste. Alors quand je regardais le pont moi je soupirais, mais pas pour la bonne raison.
Il y a des limites qu'il serait bien de ne pas dépasser. Le patrimoine culturel, ce serait sympa de l'épargner, vu que tout le reste est déjà envahi par la pub. Mais il faut faire toujours plus fort, on laisse tomber les panneaux d'affichage, une éminence grise de la com' a pris une liberté toute artistique d'utiliser des lieux inhabituels et hop ! sur les plus beaux bâtiments.
Bien sûr il est question d'argent, Nike doit contribuer aux travaux ou c'est kif kif avec cet affichage, mais arrêtons un peu, laissons l'art le plus possible hors de tout ça, au moins par principe, au moins en apparence. Le ministère de la culture ne suffit plus ?
Dîtes, ce serait possible qu'une cantatrice chante tellement fort qu'elle en fasse tomber l'écran et la bâche et que tous ces communicants prennent leurs baskets à leur cou et partent loin, loin ?