17.10.08 : 5ème jour, Ground Zero
Visite du Guggenheim Museum. La majeure partie n’en était pas accessible car installation d’une exposition. Donc, de la collection permanente, quelques Kandinsky, deux Franz Marc, un Klee, un Kirchner. Déjà beaucoup.
Exposition temporaire de la photographe Catherine Opie qui travaille sur la question queer notamment. Elle a photographié beaucoup d’homosexuels en couple ou individuellement. Elle a également un autre travail plus classique sur la place de l’homme dans la nature où elle a par exemple photographié les paysages dans lesquels évoluent des pêcheurs d’un État du nord où parfois tout est blanc et on ne distingue plus le ciel de la terre... L’expo occupe tous les étages. J’aime bien son travail.
Ça nous permet de voir et d’utiliser (à moitié) l’architecture de Frank Lloyd Wright, que je n’aime que moyennement de l’extérieur mais qui est extraordinaire à l’intérieur.
5ème avenue. Shopping pour des amis. Magasin de vêtements Abercrombie. Une vraie boîte de nuit. Musique très forte. Lumière très basse. Les employés (si nombreux) frappent dans les mains pour battre la mesure, dansent, tout en étant à votre écoute. Nous sommes restés longtemps pour trouver ce qu’on cherchait. J’ai été étonné de supporter : c’est un beau magasin où on ne peut s’ennuyer, l’air conditionné y est parfait, le son également. Les employés ont même l’air de ne pas faire semblant…
Broadway. Je pars à la recherche du Pop Shop de Keith Haring dont j’ai dégoté l’adresse. Lorsque je tombe sur l’immeuble je vois que la boutique n’existe plus mais qu’en revanche le hall de l’immeuble a été peint par lui, ça me touche. C’est la Keith Haring Foundation qui est là (dirigée je crois par son assistante). Je parviens à entrer dans l’immeuble digicodé, je regarde ce hall en noir et blanc, comme l’était l’intérieur de la boutique, ces traits si reconnaissables. Je ne sonne pas. Mais j’ai trouvé "l’endroit".
La nuit tombe. Wall Street. Ground Zero. On s’aperçoit qu’un cimetière est juste en face, mais il semble bien vieux. C’est le premier qu’on croise à New York et il est là… Collé à une église, au cœur de Wall Street.
Ground Zero est un grand chantier. Un trou béant. Pensée inavouable de "vous avez voulu être les plus forts, voilà ce qu’il vous est arrivé". La course à la hauteur, à qui sera le plus puissant, dans le coin c’est monnaie courante, et voilà… C’est émouvant bien sûr, c’est tragique, mais j’ai le sentiment que ça n’a pas servi de leçon, quand on sait qu’ils veulent reconstruire une tour encore plus haute.
Quand on regarde ce trou, c’est le même climat qui règne que celui palpé dans les médias juste après le 11 septembre, on sent que l’incendie n’est pas éteint, que la plaie n’est pas pansée.