19.10.08 : 7ème jour, Jesus like a sex machine
Harlem. On fait la file pour assister à une messe évangéliste. Quelqu’un de l’église nous explique l’histoire du lieu, il est sapé de manière très stylée : lunettes rectangulaires, chapeau, veste de velours, pompes qui brillent, collier… l’église est un ancien cinéma ouvert dans les années 10.
On s’installe. Les choristes arrivent. La musique commence (batteur, bassiste, guitariste, clavier sont sur scène également), les voix. Ça swingue vite et bien. Petit speech. Re-musique. Le vrai prêcheur arrive, quelques mots puis "bœuf" sur le mot freedom, vingt minutes de transe musicale, le public est debout, bat des mains, danse, on fait la même chose tellement c’est entraînant. C’est un concert de James Brown auquel nous assistons. S’en suit un prêche de la même personne, que l’on suit quarante minutes, puis on part.
Déambulation dans Harlem, je suis étonné de son côté bourgeois, de belles maisons, moi qui imaginais uniquement des immeubles où les gens vivent les uns sur les autres (qui existent un peu plus loin). Nous croisons des églises évangélistes partout, dans de vraies églises ou dans des locaux en rez-de-chaussée dont on entend la rumeur de la musique.
Nous passons devant les bureaux de Bill Clinton qui s’est installé ici.
Arrivons devant l’Appolo, salle mythique où ont commencé James Brown, Billie Holiday et bien d’autres. Nous passons près d’une sorte de marché aux puces, je pense à Saint-Ouen… ça parle espagnol principalement (il y a aussi un côté de Harlem latino). Nous entendons également parler français par des Africains, originaires de pays francophones certainement, habillés de manière traditionnelle, comme on peut le voir à Barbès.
Nous aimons ces rues, cette ambiance. Il fait beau et frais.
Nous apprenons la mort de Guillaume Depardieu, elle me trotte dans la tête un petit moment.
Autre quartier, le Lower East Side. Nous allons d’abord manger chez Katz’s, le delicatessen immortalisé par la scène de l’orgasme de Quand Harry rencontre Sally. Sandwich au pastrami énorme, "we dare you to finish it" est leur pub. Salle immense, placardée de photos de people avec le patron… Johnny Depp et compagnie.
Promenade dans le quartier. Très belle architecture. On tombe sur une fresque de Keith Haring, ce qui me fait plaisir.
Pascale a repéré un bar, le Living Room où jouent des artistes qui cherchent à se lancer. Nous y allons. Nous voyons sept ou huit artistes, chacun chante deux ou trois chansons. Hormis la dernière qui était un peu trop excitée, tous sont bons. Tous font un speach pro Obama. "Si MacCain passe, New York fait une dépression" me dit Pascale.
Nous rentrons. J’aurais voulu retourner à Times Square prendre des photos mais j’en ai déjà fait la veille et c’est loin. Je descends tout de même de l’hôtel et marche un peu dans le coin, à la recherche de prises de vues, j’en prends deux ou trois, marche cinq ou six blocks puis reviens sur mes pas. Je ne vois rien d’intéressant, les rues sont vides et il est tard. Je m’arrête dans une épicerie (ouvertes 24 / 24 h quel que soit le quartier) pour acheter des gâteaux. Le caissier parle français.
Je rentre, vérifie mes mails. Une cliente est en train de picoler avec le gardien de nuit et parle fort.