16.11.06 : Pigalle, dans ses rues pluvieuses
Ce soir il a plu, la lumière des néons sur le sol me plaît : de grands aplats déformés rouges ou violets. Je veux sortir pour prendre ça en photo.
Je vais dans les endroits lumineux. Rue Frochot, il y a trop d’yeux rivés sur moi. Des filles attendent le client derrière la vitre de leur bar. On voit à peine leurs visages, elles sont baignées par une lumière noire. Et si ce n’est pas elles qui me regardent ce sont les videurs. Sortir un appareil photo dans cette rue n’est pas une très bonne idée.
Je prends la rue Victor Massé, regarde le sol, pas grand chose d’intéressant. En remontant la rue Fontaine, là oui un bar se reflète sur toute la chaussée, il pleut toujours. Je prends une photo, je crois que je l’ai ratée. Quelqu’un passe – il est tard, il n’y a plus grand monde habituellement – je le laisse passer, il me sourit. Je m’aperçois plus tard que je l’ai en petit sur ma première photo. J’en prends une deuxième avec plus de recul. C’est rare d’avoir un si bel aplat.
Je rentre chez moi, j’enlève ma tenue de photographe de nuit à Pigalle : une large veste vert sombre à capuche qui me permet de ranger mon appareil dans une grande poche et de le sortir rapidement.