26.3.07 : Salon du Livre de Paris
La journée était belle. Avec le changement d’heure ce week-end et l’arrêt de la pluie il y avait ce je ne sais quoi de fin de printemps. Et puis il y a eu le vert clair du métro de la ligne 12 pour aller Porte de Versailles au Salon du Livre. Quand il fait beau c’est un métro enthousiasmant , à prendre si possible hors des heures de pointe.
Arrivée dans cet immense bloc de béton. Café. Plan d’attaque. Je vois un écrivain – Tanguy Viel – interviewé par France Inter devant un public et je me suis demandé comment un écrivain pouvait faire un truc pareil en étant à l’aise.
Je suis parti à la rencontre des éditeurs pendant plusieurs heures. Heureusement j’avais mon plan GPS où j’avais noté l’emplacement des éditeurs que je voulais voir. Je suivais les allées et alternais entre connaissances (Susanne Juul de Gaïa, Martin Hedde d’Alvik…) et inconnus (Nocturne, Métailié…), les retrouvailles furent généralement cordiales, les nouvelles connaissances parfois très vite réglées ("nous ne cherchons pas de nouveaux illustrateurs", quoi faire d’autre que prendre congé et retrouver le lien qui nous unissait quelques secondes avant : le néant ?). Et puis certaines rencontres se passent très bien, encourageantes, échange de cartes.
J’ai reçu un coup de fil à 13 heures d’une boîte avec laquelle j’ai un projet de vitrine : ils m’annoncent que c’est moi qui suis retenu pour réaliser le projet !
Boosté par cette bonne nouvelle, j’enchaîne rencontre sur rencontre malgré le poids de mon sac, le mal aux jambes et la faim. Mais j’ai mes habitudes, je sais que le petit restaurant japonais en face du Salon m’attend et que bientôt je serai face à une assiette de sashimi, de gingembre, de riz, en pause… alors je continue.
Je vois Joseph Joffo, dont j’ai dévoré "Un Sac de billes" quand j’étais enfant, presque seul à une dédicace et je n’ai même pas été le voir, ce que j’avais pourtant fait avec Pierre Vidal-Naquet il y a quatre ans, mais lui était vraiment seul.
Un très bon contact. De la chance qu’elle soit sur le stand. Longtemps que je voulais me présenter… Parfait. Maintenant allons manger. Je sors.
Le restaurant japonais est fermé. Il est trop tard, 16 heures. Je ne pensais pas que même en face des grands salons comme ça ils fermaient. J’en essaye un autre, pareil ! Tant pis, je me rabats sur un sandwich Bayonne que je mange sur un banc en fer planté à l’occasion du nouveau tramway. Il fait beau et chaud. Une femme de compagnie se promène avec deux vieilles dames, lorsqu’elle passent à mon niveau, une des femmes âgées me sourit et me souhaite bon appétit, c’était très gentil, je la remercie sincèrement et la regarde partir, l’imagine jeune.
Il ne me reste plus beaucoup de temps pour le Salon, je me promène, d’allée en allée, fais quelques rencontres, prends quelques notes, le stand de L’Express organise un grand cocktail, des centaines de personnes boivent à l’intérieur de ce grand aquarium, bientôt il y aura de la buée… Je crois que j’ai tout vu.
Je pars un peu avant la fermeture. La tête comme une pastèque, je marche un peu avant de reprendre le métro, je suis très étonné de la distance entre les stations Porte de Versailles et Convention, il fait toujours bon, je suis assez content de ma journée. Je me repasse le film. Tous ces visages auxquels j’ai parlé, ces éditeurs passionnées, désargentés, sympas… d’autres qui prennent corps que je ne connaissais qu’en photo (tiens il est blond en fait). Le commentaire d’Eric, dessinateur et directeur artistique : "il ne faut pas que tu sois sage".
Convention, je prends le métro bondé des gens des salons et me laisse porter, dans la même légèreté printanière, jusqu’à ma station, Pigalle.