13.11.16 : Un serpent qui danse au bout d'un bâton
Là dans une petite impasse du 11ème arrondissement dort un vieux lycée du 19ème siècle dont je ne sais pas trop s'il est toujours en activité.
Colonnes grecques, fronton, le tout en pierre massive. Là pour personne en somme. Une entrée peut-être de l'autre côté du pâté de maisons.
Mais au-dessus de la porte, un drapeau tricolore, qui en ce début de soirée estivale est gonflé par un léger vent. Le drapeau danse avec élégance et solennité, le bleu se courbe pour laisser la place au blanc puis c'est au tour du rouge. Tout ça dans le silence. Tout ça sans spectateur aucun, sans officiel, sans caméra, sans journaliste. Un non spectacle dont je pense être le seul spectateur.
Et c'est la première fois que j'ai pu tranquillement réfléchir aux valeurs véhiculées par un drapeau, la première fois que j'ai pu sereinement m'interroger sur la force esthétique d'un morceau de tissu pris comme étendard et symbole.
Le recul nécessaire a été miraculeusement trouvé mais c'est un pur hasard.
(écrit le 3 août 2016)